Que faut-il manger après une crise de foie ?

Qu’est-ce qu’une crise de foie ?

Après un repas trop copieux, les troubles digestifs sont souvent qualifiés de «crise de foie », dénomination courante bien que le foie ne soit pas directement responsable ! Sur le plan médical, la crise de foie se manifeste par un ensemble de troubles digestifs sans lésion organique, souvent déclenchée par un repas excessif, riche en graisses ou en sucres (pâtisseries, raclette, barbecue, fritures, sauces…) ou alcoolisé. Douleur ou inconfort au niveau de l’estomac, sensations de plénitude, de ballonnements, de mauvaise digestion, d’une fatigue ou d’un malaise général, de maux de tête… sont souvent des symptômes de la crise de foie et sont heureusement transitoires. Le traitement repose principalement sur une bonne hydratation et une petite diète… le temps que le système digestif se remette de cette mésaventure !  

En revanche, en cas d’excès alimentaires répétés, la fonction biliaire peut être altérée, et la sécrétion de bile insuffisante ou excessive. Ces situations peuvent être en lien avec une vésicule biliaire « paresseuse » ou au contraire « spastique ». En effet, le rôle de la vésicule biliaire est de concentrer la bile, et de coordonner sa sécrétion en envoyant ce liquide aux propriétés digestives dans l’intestin grêle, dès la sortie du bol alimentaire hors de l’estomac.  

La crise de foie n’est pas une maladie et ne doit pas être confondue avec la stéatose, qui est une accumulation anormale de graisses au niveau des cellules du foie, ou la cirrhose qui est une maladie chronique du foie, perturbant son fonctionnement et amenant parfois à des complications graves (insuffisances, hémorragies, cancers…) 

Comment survient une crise de foie ?

Écarts alimentaires : à chacun son seuil de tolérance

Certaines personnes présentent un retard de vidange ou une hypersensibilité gastrique. Un repas, même modeste, peut provoquer une sensation de satiété précoce, de lourdeur, de ballonnements ou de nausées. À cela s’ajoutent d’autres facteurs aggravants : le stress, l’anxiété, le tabac, l’alcool, certains médicaments (AINS, IPP, antibiotiques) ou encore un surpoids, augmentant la probabilité d’apparitions de troubles digestifs. Des prédispositions individuelles telles que les intolérances alimentaires (lactose, gluten) ou une flore intestinale altérée peuvent accentuer les symptômes de mauvaise digestion.

Les plus jeunes et les plus âgés : manger avec modération

Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables aux troubles digestifs. Chez les enfants, le système digestif est encore immature, ce qui peut les rendre plus vulnérables aux déséquilibres alimentaires et aux excès ponctuels, notamment lors d’événements festifs (anniversaires, mariages…) où ils peuvent consommer des aliments gras, sucrés ou riches en graisses en quantité excessive. Chez les personnes âgées, la santé fragilisée, le ralentissement naturel de la digestion, la prise fréquente de médicaments et la présence de maladies chroniques augmentent le risque de symptômes digestifs plus marqués en cas de changement de régime alimentaire ou en cas d’excès (aliments trop gras, alcool…).   

Combien de temps dure une crise de foie ?

Une crise de foie, qui se manifeste par des douleurs à l’estomac, des nausées, des maux de tête et une sensation de lourdeur, dure en moyenne entre 24 et 72 heures. L’appareil digestif, mis à rude épreuve, met un peu de temps à se remettre du plateau de charcuterie, du repas trop riche ou trop copieux, du dessert très sucré, du verre d’alcool de trop… Bien que généralement bénigne, une crise de foie répétée peut être le signe d’un trouble hépatique plus sérieux, comme une stéatose, une hépatite, voire une cirrhose.

Comment limiter les risques d’avoir une crise de foie ?

Pour prévenir une crise de foie et favoriser la digestion de manière générale, il est recommandé de : 
- Adopter une alimentation consciente, en mangeant lentement, en mâchant bien, en jaugeant son degré d’appétit  
- Répartir les apports alimentaires en plusieurs prises pour éviter la surcharge gastrique : en cas d’estomac sensible, mieux vaut les petites assiettes à l’heure des repas et des collations dans la journée  
- Identifier et de limiter les aliments susceptibles d’aggraver les troubles digestifs  
- Avoir une hydratation adéquate : boire principalement en dehors des repas, privilégier l’eau et éviter les boissons gazeuses et l’alcool, limiter le café  
- Mettre de côté les crudités et les aliments fermentés pendant quelques jours. 

Doit-on s’inquiéter des troubles digestifs ?

Si les symptômes de dyspepsie sont souvent sans gravité, certains troubles digestifs peuvent révéler une maladie plus sérieuse, comme un ulcère de l’estomac ou une gastrite, une pathologie gastro-intestinale, hépatique ou pancréatique, la présence de calculs dans les voies biliaires… Consulter son médecin est conseillé si les symptômes digestifs sont fréquents.  
En cas de symptômes associés inquiétants tels que des douleurs « en coups de poignard », des selles noires, des vomissements importants, de la fièvre ou une perte de poids inexpliquée, une consultation médicale d’urgence est fortement recommandée. De même, lorsque les symptômes ne sont pas associés à un repas trop copieux, ou si les troubles persistent plus de 48 heures malgré les mesures prises pour améliorer la digestion : régime à base de fruits, de légumes, de protéines maigres, d’aliments légers faciles à digérer. 

Que manger après une crise de foie ?

Nausées, haut-le-cœur, lourdeurs… lors d’un inconfort digestif provoqué par un excès alimentaire, la sensation de saturation est telle qu’on ne supporte plus l’idée d’ingérer quoi que ce soit ! Une phase de jeûne s’impose alors naturellement, tout en continuant de toujours bien s’hydrater (eau, tisanes…). Se reposer, en position assise ou demi-allongée, avec la tête surélevée permet d’éviter les reflux. Lorsque l’appétit revient, une reprise alimentaire douce peut être envisagée, en tenant compte de la tolérance digestive. Pour les repas, on privilégiera alors la consommation : 
- de potages clairs ou bouillons peu gras   
- d’aliments neutres et digestes comme le riz blanc, les carottes ou les pommes de terre cuites à l’eau  
- de sources de protéines maigres (poisson blanc, volaille, œuf dur)  
- de fruits doux et peu fibreux comme la banane bien mûre ou la pomme cuite, ou encore des compotes sans sucre ajouté  
- de produits laitiers légers comme un yaourt nature. 

Les plantes connues pour soulager les troubles digestifs

« Crise de foie » rime souvent avec des médicaments qui favorisent la sécrétion de la bile (cholérétique) et qui facilitent l’évacuation de la bile vers l’intestin (cholagogue), tels que le très connu citrate de bétaïne. Le paracétamol permet aussi de soulager les maux de tête associés. En plus d’une alimentation allégée, les plantes médicinales amènent également des solutions naturelles efficaces sur le plan de la santé digestive. Elles peuvent être prises en complément ou en première intention :  

- L’Artichaut : stimule la sécrétion biliaire et aide à digérer les graisses  
- Le Radis noir : est souvent utilisé en cas de digestion lente  
- La Mélisse : grâce à ses propriétés antispasmodiques et apaisantes, elle aide à dissiper les gênes digestives d'origine nerveuse, notamment les crampes intestinales. 
- Le Charbon végétal activé : est conseillé en cas de ballonnements ou de production excessive de gaz.

L’avis d’un médecin ou de votre pharmacien est recommandé avant la prise de tout complément alimentaire, en particulier en cas de maladies qui nécessitent déjà la prise de traitements. 

Sources :

https://www.ameli.fr/lot/assure/sante/themes/dyspepsie-mauvaise-digestion/definition-causes-symptomes-dyspepsie

https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/digestion-difficile/causes.html  

https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/digestion-difficile/traitements.html