Vers la reprise du transit

La constipation concerne près d’une personne sur cinq. Une femme sur deux s’en plaint entre 40 et 50 ans !

La constipation concerne près d’une personne sur cinq. Une femme sur deux s’en plaint entre 40 et 50 ans ! Et le problème s’aggrave après la soixantaine… Alors, parlons-en ! En compagnie du Docteur Nègre, nous passons en revue les moyens et les méthodes qui contribuent à rétablir un bon fonctionnement intestinal.

Naturactive : – Comment définir la constipation ?
Dr Nègre : – En terme médical, nous parlons de la difficulté à évacuer les selles. Le besoin est rare ou inexistant, l’effort est improductif ou l’évacuation incomplète. La rétention s’accompagne de pesanteurs, de ballonnements.
 
– Faut-il respecter la «norme» d’une selle par jour ?
– En réalité, la fréquence varie selon les personnes, entre trois selles par jour et une tous les trois jours. L’important est d’expulser facilement une selle moulée, ni trop molle ni trop dure, de couleur marron uniforme, sans glaire ni sang...
 
– Quand souffre-t-on de constipation ?
– Les causes sont diverses. La constipation peut être transitoire, liée à une situation ou un état passager : voyage, période de stress, grossesse, allaitement… Elle peut être l’effet secondaire d’un traitement prescrit ou d’une automédication : c’est le cas notamment avec les antidépresseurs… et avec les laxatifs pris en excès ! En cas de transit perturbé, le médecin vérifie l’absence de maladie grave : déficience thyroïdienne, atteinte neurologique, tumeur occlusive ou pathologie intestinale. Le plus souvent, il s’agit d’un simple trouble fonctionnel. Mais le problème peut devenir chronique.
 
– Et il ne faut pas négliger une constipation chronique.
– En effet, des complications sont possibles: hémorroïdes, fissures anales, colites, inflammation de diverticules… En outre il y a un risque accru de tumeur du côlon.
 
– Vous distinguez deux types de constipation chronique, en relation avec le tempérament ou l’état émotionnel ?
– La personne souffrant de constipation «atonique» ne ressent aucune envie d’aller à la selle ; son inconfort est lié à des lourdeurs, des nausées quelquefois... Dans la constipation «spasmodique», au contraire, l’envie est associée à des crampes douloureuses, à des selles sèches et dures. Ce trouble est fréquent chez les personnes stressées, anxieuses. Les personnalités perfectionnistes, préoccupées par la production d’une selle parfaite, seront aidées par un travail de psychothérapie. Dans tous les cas, le soulagement passe par des mesures hygiéno-diététiques.
 
– Quelles sont  vos conseils ?
– J’en citerai quatre. En un, la rééducation du transit : votre corps doit retrouver le réflexe de s’exonérer à heures fixes. En deux, l’activité physique : 15 à 20 minutes de marche par jour, pour le massage du côlon. En trois, un régime riche en fibres douces. En quatre, de l’eau pour hydrater les selles : entre 1,5 et 2 litres de liquide par jour.
 
– Des précisions concernant l’alimentation ?
– Repérez les aliments qui vous conviennent. Consommez beaucoup de fruits cuits, poires, abricots, pruneaux, en évitant les bananes. Adoptez les céréales complètes, riz, boulgour, quinoa. Méfiez vous quand même des fibres dures du son et du pain complet. Attention aussi aux pépins (kiwi, tomate…) qui irritent la muqueuse. Je conseille parfois de supprimer le gluten et le lait de vache, sources d’intolérances, et d’essayer les graines de lin et les eaux magnésiques (2 verres par jour). En complément alimentaire, les probiotiques sont très intéressants.
 
– Comment traitez-vous vos patients ?
– Dans ma pratique je privilégie les médecines naturelles, à commencer par l’acupuncture. En phytothérapie, je peux utiliser l’Aloès associé au Fucus.
 
Dans tous les cas, il est très important pour la santé de restaurer le fonctionnement intestinal.

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