Combien de temps dure la digestion ?

La digestion : une chaîne de transformation des aliments

À l’approche d’un repas, l’organisme se mobilise, déclenchant une série de réactions physiologiques qui amorcent le processus digestif. Avant même l’ingestion, la salivation augmente, l’estomac commence à se contracter, et les organes comme le pancréas ou la vésicule biliaire se préparent à libérer leurs sécrétions digestives. La digestion repose sur deux mécanismes complémentaires. D’une part, la digestion mécanique, assurée par la mastication dans la bouche et les mouvements de brassage gastrique, qui permettent de réduire les aliments en fragments plus faciles à traiter. D’autre part, la digestion chimique qui s’opère tout au long du tube digestif, grâce à l’action des enzymes et des sucs digestifs - tels que la salive, l’acide gastrique ou encore la bile - et qui décomposent les aliments en nutriments. 

La digestion : un mécanisme bien rodé sur environ 24 heures

En terme de temps, le bol alimentaire reste en moyenne 2 à 4 heures dans l’estomac, avant de passer dans le duodénum et l’intestin grêle où il reste en moyenne 4 heures, avant de migrer dans le côlon pour environ 16 heures de présence avant d’être expulsé sous forme de selles. La durée de la digestion dépend à la fois de la nature des aliments consommés et des spécificités individuelles, explique le Docteur Maryline Salvetat, médecin généraliste. Les aliments dont la durée de digestion est courte, entre 1 à 2 heures, sont souvent ceux qui sont pauvres en fibres, riches en eau, et possèdent une structure simple : les féculents raffinés comme le riz blanc ou les pâtes blanches. Mais aussi les fruits frais, les légumes cuits. À l’inverse les céréales complètes et les légumineuses, contenant des fibres complexes, ou encore les aliments riches en protéines ou en lipides, nécessitent un temps de digestion plus long pour une assimilation complète. 
Différents facteurs ont tendance à perturber le bon déroulement du processus digestif comme le stress ou une grande fatigue. On peut avoir l’impression d’avoir un poids sur l’estomac, de mettre plus de temps à digérer, d’avoir une gêne intestinale. L’âge est également un facteur important : chez les personnes âgées, la baisse de production des enzymes digestives et le ralentissement du transit intestinal contribuent à augmenter le temps de la digestion. 

Les aliments à éviter pour mieux digérer

Le Docteur Maryline Salvetat, médecin généraliste, rappelle qu’une digestion normale ne doit pas être douloureuse ou inconfortable, ne doit pas s’accompagner de nausées, de vomissements, de ballonnements… Au final, on ne doit pas se rendre compte que l’on digère ; on ne doit pas sentir son estomac ou son intestin travailler ! Quand l’alimentation change (repas copieux, repas d’été plus riches en légumes et en fruits crus…), il est fréquent que la digestion soit perturbée et mette un peu de temps à se rééquilibrer. En cas de troubles digestifs fréquents, comme le recommande l’Assurance Maladie sur son site Ameli.fr, on peut déjà observer si l’exclusion de certains aliments améliore le confort digestif :
•    produits gras (aliments frits, viandes en sauce, charcuterie, graisses cuites), connus pour ralentir la digestion ;
•    aliments qui semblent déclencher directement les troubles ;
•    aliments irritants pour l’estomac comme les produits acides ou très épicés ;
•    aliments pouvant entraîner des ballonnements, notamment ceux très riches en fibres (légumineuses, céréales complètes) ou les chewing-gums ;
•    alcool et boissons contenant de la caféine comme le café, le thé ou les boissons énergisantes ;
•    boissons gazeuses qui peuvent provoquer des éructations et une gêne digestive.

Par contre, indique le Docteur Jean-Michel Morel, médecin généraliste, il faut s’inquiéter quand les troubles sont permanents ou s’accentuent, quand il y a des antécédents familiaux de cancers digestifs, quand les symptômes s’accompagnent de perte de poids, de perte d’appétit, de vomissements (surtout s’ils contiennent du sang), de selles sanglantes ou de selles noires. Dans ces cas, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin, qui saura prescrire d’éventuels examens complémentaires. Il ne faut pas sous-estimer les signes d’inconfort digestif car une bonne digestion participe grandement à la santé globale !

Y a-t-il une façon de manger qui facilite la digestion ?

Outre le choix de son alimentation, signale le Docteur Jean-Michel Morel, médecin généraliste, la façon de manger influe sur la digestion. Tout d’abord, la mastication est très importante pour séparer les aliments en petits morceaux et les enrober de salive, ce qui permettra de bien préparer le travail de l’estomac et de l’intestin grêle.
Il n’est pas déconseillé de boire au cours du repas, mais par petites gorgées. Le fait de boire de l’eau en grosse quantité pourrait amener une sensation de lourdeur, et perturber la sensation de réplétion gastrique à la fin du repas, donc la sensation de faim.
La digestion est en relation avec le fonctionnement du système parasympathique, via la stimulation du nerf vague. Par conséquent, il est bien préférable de manger dans le calme, dans une bonne ambiance, en privilégiant des discussions non passionnelles ! En période de stress, certaines plantes aux effets adaptogènes peuvent indirectement aider à préserver la santé digestive.
 

La Menthe poivrée : pour soulager les troubles gastriques

Plante très odorante, et parfois très envahissante dans les jardins, la Menthe poivrée (dénomination scientifique : Mentha x piperita L.) est connue depuis l’Antiquité et considérée comme supérieure par rapport aux autres menthes dans le domaine digestif. On peut la faire sécher ou la consommer fraîche pour en faire des tisanes. Après les repas copieux, ses effets sont souvent très appréciés ! Sous la forme d’huile essentielle bio, la Menthe poivrée est une incontournable de la trousse à pharmacie familiale. En cas de spasmes digestifs, le soulagement obtenu après une prise orale ou par application cutanée est rapide, indique Fabienne Millet, docteure en pharmacie et auteure du Grand guide des huiles essentielles aux Éditions Marabout.
 

L’Artichaut : pour aider naturellement la digestion

L’Artichaut  (dénomination scientifique : Cynara scolymus L.) est la plus célèbre des plantes digestives ! Issu du Cardon sauvage, l’Artichaut a pris place dans les potagers dès le XVe siècle. Ses tiges étaient alors dégustées confites dans du sucre. On le cultive dans toute l’Europe pour ses boutons floraux dont on consomme la base charnue. C’est au début du XXe siècle que l’on a découvert les propriétés médicinales des feuilles d’Artichaut. Parmi les actifs majeurs, la cynarine et l’acide chlorogénique ont pour effet de stimuler la formation de la bile. L’usage traditionnel de la plante, par voie orale, est bien connu dans le cadre de digestions difficiles. On l’utilise aussi sous forme d’extrait sec concentré en gélules pour soulager les troubles digestifs tels que l’insuffisance biliaire ou les digestions lentes. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.
 

Sources :

https://www.vidal.fr/sante/nutrition/corps-aliments/digestion-aliments.html 
https://www.ameli.fr/lot/assure/sante/themes/dyspepsie-mauvaise-digestion/consulter-agir-dyspepsie-mauvaise-digestion
https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/romarin-rosmarinus-officinalis.html