Faire du sport sans se faire du mal

L’activité physique, surtout si elle est occasionnelle, peut être suivie d’un «rappel à l’ordre»… Médecin généraliste et spécialiste de la pratique sportive, le Docteur Maryline Salvetat-Vassal* nous apprend à en tirer profit avec le maximum de confort… et de plaisir !

Naturactive : – Ne faut-il pas souffrir pour tirer des bénéfices de l’activité ?
Dr Salvetat-Vassal : – Non, il n’est pas nécessaire d’avoir mal pour que la pratique soit efficace ! C’est clair, si l’on reprend après une interruption plus ou moins longue, il faut s’attendre à des douleurs après l’effort. Mais ces sensations très supportables disparaissent très vite.

– Et si l’on «force» ?
– En cas d’effort excessif, le corps nous rappelle à l’ordre par des troubles divers : nausées, maux de tête, perte d’appétit… Cela peut arriver aussi à un sportif de haut niveau s’il va trop loin. Il faut rester conscient de ses possibilités du moment.

– Quelles sont les erreurs à éviter ?
– Les pratiquants occasionnels connaissent mal leur corps ; ils ont tendance à en faire trop les premières fois. Attention aussi aux erreurs techniques : si vous n’avez pas touché votre raquette depuis dix ans, la tension du cordage n’est plus adaptée. Si vous ressortez votre vélo, la position que vous adoptiez à 20 ans risque d’affecter vos cervicales et vos lombaires.

– La douleur est alors un signal d’alarme.
– Oui. Et le risque d’aller trop loin existe chez les consommateurs d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires, car les médicaments masquent la douleur. Quand on n’entend plus l’organisme dire «stop», cela peut être dangereux.

– Quel type de douleur peut-on ressentir au niveau musculaire ?
– Si une douleur aiguë survient pendant l’effort, c’est l’élongation, la contracture, voire la déchirure des fibres musculaires. La douleur des courbatures est moins intense et plus progressive.

– Et au niveau articulaire ?
– L’entorse de la cheville ou du genou cause une douleur brutale. Les douleurs chroniques sont dues à une tendinopathie et sont liées à un geste répété avec une mauvaise technique ou un mauvais matériel. Devant une douleur qui persiste et augmente la nuit, on pensera à une manifestation inflammatoire.

– Combien de temps faut-il se mettre au repos ?
– Les douleurs de type courbatures s’estompent en général en 48 h. Pour une douleur périarticulaire, il faut respecter le délai prescrit de 2 à 3 semaines, sinon la tendinite réapparaîtra. La négliger peut amener, à long terme, une rupture de tendon.

– Que faire quand on a mal ?
–  Pour le muscle, il faut du chaud : cataplasmes, bains chauds, massages. Par contre, sur un claquage, il faut de la glace, pour résorber l’hématome. Du froid aussi sur une entorse, avec une contention.

– Et en prévention ?
– Un bon échauffement, une remise en route régulière et progressive. Penser à bien s’hydrater et s’alimenter. Certaines activités, comme le footing, peuvent créer des microtraumatismes au niveau des petits vaisseaux : je conseillerai des plantes comme le Cassis. En effet, les baies de cassis contribuent à maintenir une bonne circulation sanguine pour un effet bénéfique sur la santé vasculaire. En favorisant le retour veineux, on aura en plus un bon drainage des toxines et une meilleure récupération.

– Votre dernière recommandation ?
– Ne pas viser la performance, ne pas se mesurer à son fils ou son voisin… Se fixer des objectifs personnels et progresser à son rythme.

– Vous qui avez quitté la compétition après un beau palmarès, continuez-vous à pratiquer ?
– Oui, autant que je le peux. C’est mon bien-être, je ne pourrais pas m’en passer !
 

*Championne du monde de cyclo-cross en 2007 et 5 fois championne de France. Médecin généraliste et médecin du sport.