Bien nourrir notre cerveau

Pour fonctionner au mieux de ses capacités, notre cerveau a besoin d'apports alimentaires

Pour fonctionner au mieux de ses capacités, notre cerveau a besoin d'apports alimentaires bien précis, que détaille pour nous le Docteur Jean-Marie Bourre. Alors concentrons-nous pour bien mémoriser le message !

Naturactive : - Quel est le rôle de l'alimentation dans le fonctionnement du cerveau ?
Dr J.-M. Bourre : – Le cerveau, comme les autres organes, a besoin de substances apportées par l'alimentation : au total, près de 40 nutriments, soit 13 vitamines, 15 minéraux et oligo-éléments, 2 à 4 acides gras essentiels (oméga-3 et oméga-6) et 8 à 10 acides aminés indispensables.
Sans eux, le cerveau est très perturbé. Heureusement, cet organe très protégé a la priorité sur les autres. Notez que le cerveau représente environ 2% de notre poids, mais qu'il consomme à lui seul 20% de l'oxygène respiré et 20% de l'énergie alimentaire !

– De quelle catégorie d'aliments le cerveau a-t-il le plus souvent besoin ?
– Les besoins en glucides sont plus que quotidiens, car le cerveau utilise en permanence du glucose comme carburant. S'il est insuffisant, c'est l'hypoglycémie, autrement dit le coup de pompe ! On constate souvent, et à tout âge, une baisse de l'attention et de la mémorisation vers 11 h, liée à l'insuffisance du petit-déjeuner. Il faut des glucides à distribution lente (pain, pâtes, riz…), où le cerveau puise au fur et à mesure. Cela à tous les repas, sans oublier le dîner, car le cerveau travaille autant (sinon plus) pendant la nuit.
Au quotidien, le cerveau a aussi besoin d'acides aminés pour fabriquer certains de ses neuromédiateurs. Il lui faut donc des protéines de bonne qualité à tous les repas, y compris au petit-déjeuner.

– Quels minéraux sont à fournir régulièrement ?
– Pour fixer l'oxygène, comburant du cerveau, il faut du fer, ainsi que pour la production d'énergie. On préfèrera le fer d'origine animale, dont la biodisponibilité est meilleure : boudin noir, viande rouge, fruits de mer, thon… Autre élément d'importance : l'iode, dont on voit reparaître le déficit, car le sel et les produits marins sont moins consommés.

– Et les vitamines ?
– La vitamine B1 est importante pour l'énergie et le fonctionnement des neurones. Le trio B6-B9-B12 intervient notamment dans la fabrication de certains neuromédiateurs. La B9 joue un rôle central dans la mémoire ; elle est souvent insuffisante, surtout chez les personnes âgées.

– Sur le long terme, quels sont les aliments à privilégier ?
– L'entretien des structures cérébrales nécessite des lipides. Souvenez-vous que le cerveau est l'organe le plus gras après le tissu adipeux ! Parmi les acides gras indispensables, les oméga-3 sont trop peu consommés. Or le DHA participe à l'élaboration des membranes neuronales, ainsi qu'à la vascularisation du cerveau. Le conseil est de manger deux fois par semaine du poisson (gras une fois sur deux), d'utiliser aussi les huiles de colza et noix. On peut compléter par des gélules d'huile de poisson.

– Comment lutter contre le vieillissement cérébral ?
– Pour renforcer les défenses contre les radicaux libres, l'alimentation doit être riche en anti-oxydants : vitamine E, sélénium, manganèse, cuivre et zinc. Par ailleurs, l'exercice physique contribue au maintien des fonctions cognitives, car il favorise notamment la vascularisation du cerveau. Enfin l'activité intellectuelle doit rester soutenue et multiple – la pratique du sudoku ne suffit pas ! Le conseil est le même que pour l'alimentation : privilégier la variété.

Retrouvez des informations sur la plante évoquée dans cet article

Poissons (huile)

Tirée de la chair de poissons gras