Douleurs de règles : oser en parler

Légère ou intense, la douleur accompagne presque systématiquement les règles. Qui dit douleur, dit prise en charge, rappelle notre experte, la gynécologue Dr Michèle Bonal. La période menstruelle ne doit pas être traitée avec banalité ou légèreté… mais au plus près de la réalité de chacune. 

Comment expliquer les règles douloureuses 

Naturactive : - Beaucoup de femmes souffrent-elles au cours de leurs règles ?;

Dr Michèle Bonal : Oui, je dirais que toutes les femmes, à un moment de leur vie, peuvent être concernées par des règles douloureuses. En effet, le cycle hormonal n’est pas toujours régulier et peut entraîner des perturbations. En médecine, on emploie plutôt le terme de dysménorrhées pour définir les règles douloureuses. La dysménorrhée primaire concerne la jeune fille chez laquelle une douleur s’installe dès ses premiers cycles. Ce dysfonctionnement est très fréquent et sans danger. Lorsque les règles deviennent douloureuses alors qu’elles ne l’étaient pas jusqu’à présent, on parle de dysménorrhée secondaire. Des investigations sont alors nécessaires pour rechercher une pathologie organique. 

- Ces douleurs semblent très variables d’une femme à l’autre…
- Quand on parle de dysménorrhée, on parle de douleur, mais pas d’intensité. Cela peut aller d’une simple sensation de congestion au niveau du bas ventre, à des maux de ventre modérés, à type de spasmes et de légères contractions, jusqu’à une douleur très intense qui irradie aussi les sphères digestive, urinaire… On qualifie la dysménorrhée d’invalidante quand pendant une ou deux journées, les règles très douloureuses obligent la jeune fille ou la femme à limiter ses activités et parfois à rester alitée. Ces situations ne sont pas rares : cela concernerait même près de 20% des adolescentes souffrant de dysménorrhée.

- Comment s’expliquent les douleurs menstruelles

-Pour comprendre les causes des règles douloureuses, il faut bien connaître le contexte. Dans la seconde partie du cycle, après l’ovulation, l’ovaire sécrète de œstrogènes et de la progestérone. Cette double activité hormonale a pour but d’épaissir et de favoriser la vascularisation de la muqueuse de l’utérus appelée aussi endomètre, dans l’idée de préparer un nid douillet pour une éventuelle implantation embryonnaire. S’il n’y a pas de fécondation, les hormones chutent brutalement, entraînant une contraction des vaisseaux et l’évacuation de la muqueuse utérine. Du sang s’écoule par le vagin, ainsi que des sécrétions et parfois des fragments de tissu : ce sont les règles. En soi, ce mécanisme d’élimination ne provoque pas de douleur. Il faut plutôt incriminer les phénomènes de contraction de l’utérus (n’oublions pas que l’utérus est un muscle tout comme le cœur !) et la constriction des artérioles sous l’effet de prostaglandines.

-Parlez-nous davantage de ces prostaglandines…
- Les prostaglandines en jeu dans le mécanisme des règles sont des hormones synthétisées et sécrétées par l’endomètre lui-même. Leur taux est très bas durant la première partie du cycle, puis augmente progressivement pour atteindre un pic au moment des règles. Même si leur sécrétion est locale, leur diffusion va s’étendre au-delà de l’utérus, au niveau du pelvis, mais également dans tout le corps. On peut comparer cet effet à une décharge brutale de produit toxique dans l’organisme, ce qui explique tous les signes d’inconfort qui accompagnent souvent les règles : les nausées, les vomissements, les diarrhées, les céphalées…

- Et la fatigue ?   
- Si la fatigue est surtout liée à la chute hormonale au moment des règles, elle peut aussi être la conséquence d’un syndrome prémenstruel. En effet, au cours de la seconde partie du cycle, quand la progestérone fait défaut, la femme vit inconfortablement cette période de deux semaines : douleur aux seins, prise de poids, irritabilité, insomnie, petit coup de blues… Une fatigue physique et psychique s’installe au fil des jours jusqu’aux règles.

- Vous dîtes que dysménorrhée et syndrome prémenstruel sont imbriqués…
-La progestérone sécrétée en seconde partie de cycle a une activité myorelaxante. Si la sécrétion est correcte, les capacités contractiles de l’utérus vont s’en trouver diminuées. Suite à un syndrome prémenstruel, quand la progestérone a fait défaut, la femme a plus de chance d’avoir des règles douloureuses. Plus largement, il faut savoir que les hormones génitales imprègnent tout le corps, mais également le cerveau. C’est pour cela que les femmes ont un ressenti très global de ces variations hormonales.

-Les ressentis sont pourtant très différents d’une femme à l’autre !
- C’est le moins que l’on puisse dire ! Fières d’avoir leurs règles, certaines sont renforcées dans leur sentiment identitaire d’être une femme, et parfois ne prenne pas de médicament même en cas de douleurs atroces durant leurs règles. D’autres femmes vivent cette période avec timidité, gêne et parfois même honte. Elles craignent d’être repérées au plus intime de leur féminité : « Que va-t-on penser de moi si je pars du bureau plus tôt ? », « Que se passerait-il si mon pantalon était taché ? » L’équilibre psychique joue un rôle également : une femme anxieuse ou déprimée vit probablement plus difficilement la période des règles.

L’environnement joue-t-il sur le ressenti de la douleur ?
- Bien sûr. Si chaque femme a un seuil de douleur qui lui est propre, l’environnement familial compte énormément : la mère, les grands-mères, les sœurs et les tantes véhiculent des messages sur le vécu des règles. Je l’ai vérifié dans ma pratique : il y a des familles de douloureuses pour qui la douleur des règles est insupportable, et des familles de non douloureuses ! Le lien se fait beaucoup par le langage ; ce que l’on dit de soi, de son corps, de ses règles (souvent avec les mêmes mots que ceux de sa mère…). Il y a aussi des cultures ou des milieux où l’on pense encore qu’il est normal qu’une femme souffre, qu’elle doit assumer sa condition…Heureusement, l’école offre aujourd’hui un discours parfois différent de celui de la maison ou des pairs : les cours de SVT amènent des repères et des connaissances objectives en la matière.

- La douleur diminue-t-elle avec l’âge ?
-Au moment de leurs premières règles, les jeunes filles (qui parfois sortent à peine de l’enfance) ont un rapport très immature à leur corps. Elles ne comprennent pas toujours très bien les changements qui s’opèrent. La douleur des règles est une sensation nouvelle qui a besoin d’être décryptée et apprivoisée. Avec l’expérience, les femmes apprennent à mieux gérer cette douleur : elles consultent davantage, elles ont le médicament dans le sac à main, elles commencent le traitement la veille, si nécessaire elles organisent leur emploi du temps en fonction… Au-delà de la gestion de la douleur, j’aime parler aussi d’acceptation. Il faut travailler à vivre ces périodes de façon plus apaisée : « pendant un ou deux jours, il est vrai que je suis ralentie, parfois même inopérante, mais je sais que dès le lendemain je suis de nouveau en forme ! »

Comment soulager les règles douloureuses 

Naturactive :-Que faire pour prendre en charge les règles douloureuses?
Dr Michèle Bonal :- Pour certaines femmes, dont les règles sont très douloureuses et qui ont déjà essayé sans grand succès les antalgiques et les antispasmodiques, il est prescrit des anti-inflammatoires non-stéroïdiens en cure courte. Cela est généralement très efficace. Par contre, si les douleurs ne cèdent pas à un traitement adapté et bien suivi, il faut se poser la question de l’endométriose. Chez les jeunes filles, la pilule est également très bénéfique sur la douleur des règles. Cependant, il y a souvent de la réticence à prendre un contraceptif en place et lieu d’un médicament. Psychologiquement, la pilule n’est pas non plus bien acceptée par les adolescentes ou leurs mères, car la sexualité n’est pas encore amorcée. Plus globalement, je crois que la demande des femmes a évolué en quelques années.

Une évolution dans quel sens ?
- Petit à petit une défiance s’est installée vis-à-vis des traitements hormonaux comme des médicaments en général, qui, c’est vrai, ne sont pas sans effets secondaires ni risque d’allergie. Se rajoutent des préoccupations écologiques. En effet, la prise en charge des règles suit la mouvance actuelle, plus naturelle et responsable : des serviettes hygiéniques exemptes de produits chimiques ou même lavables, ainsi que des solutions à base de plantes pour soulager les douleurs des règles.

- La phytothérapie peut-elle être utilisée en cas de règles douloureuses
- Pour les premières douleurs des jeunes filles, inutile de taper fort d’emblée : une formule à base de plantes peut déjà être proposée seule ou en accompagnement d’un traitement médicamenteux. De même, les femmes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas prendre d’anti-inflammatoires apprécieront que leur soient faites d’autres propositions. Les gynécologues, les médecins généralistes, les sages-femmes, les pharmaciens… tous les professionnels, qui participent à la santé des femmes, aiment avoir un éventail de possibilités thérapeutiques. La phytothérapie y a toute sa place à condition de choisir des plantes à l’activité reconnue et appropriée. À tout moment de sa vie d’ailleurs, la femme peut naviguer dans cet éventail pour apporter une réponse adaptée à sa douleur.

- Une recommandation particulière par rapport au traitement ?

-Il me semble très important de ne pas laisser la douleur s’installer, car elle sera alors plus difficile à soulager. Comme pour la migraine, que la solution soit conventionnelle (médicament) ou à base de plantes, il faut la prendre sans tarder. Pour contenir la douleur, on peut aussi tout de suite se préparer une tisane de camomille apaisante, ou placer sur son ventre une bouillotte à l’effet vasodilatateur. Le premier jour je conseille aussi de bien s’hydrater que de manger léger pour laisser le transit se rééquilibrer voire même de pratiquer une activité physique douce pour soulager la douleur des règles...

- Vous parlez aussi des bienfaits de la respiration…
- Lorsqu’on se sent un peu crispée sur la douleur, une respiration profonde, lente et abdominale permet de mobiliser en douceur toute la musculature du ventre et d’activer la circulation. Le système nerveux parasympathique s’active, amenant un plaisir et une détente aussi bien corporelle que mentale. Différentes méthodes de relaxation permettent d’apprendre ainsi à se détendre de façon autonome. La douleur des règles devient alors une invitation à prendre soin de soi…

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Conseil d’utilisation : 1 à 3 gélules par jour selon l’intensité de l’inconfort. 3 gélules peuvent être prises en même temps si nécessaire.

Utilisation réservée aux femmes et aux jeunes filles à partir de 12 ans.

Effets perçus en moins d’une heure pour 93% des utilisatrices (étude en conditions d’usage - 91 personnes - 1 à 3 gélules par jour).

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Retrouvez des informations sur la plante évoquée dans cet article

Achillée millefeuille

Achillea millefolium  L.