Quel bien peut nous faire l'huile d'Onagre ?
Comment agissent les acides gras de l'huile d'Onagre ? Sont-ils efficaces pour soulager nos troubles prémenstruels.

Comment agissent les acides gras de l'huile d'Onagre ? Sont-ils efficaces pour soulager nos troubles prémenstruels ? Les réponses du Docteur Catherine Leduc-Sauve, médecin gynécologue.
Naturactive : – Dans quels cas êtes-vous amenée à préconiser l'huile d'Onagre ?
Dr Leduc-Sauve : – En gynécologie, l'huile d'Onagre a pour indication majeure le syndrome prémenstruel, ou SPM. Dans ma pratique, ce conseil s'adresse le plus souvent à des femmes de plus de 40 ans qui ne sont plus sous pilule. En effet, je ne suis pas favorable à la prise d'un contraceptif hormonal jusqu'à la ménopause. Mes patientes adoptent alors une contraception plus naturelle (stérilet au cuivre par exemple). Mais quelques-unes ont l'inconvénient d'un retour des troubles prémenstruels.
– Rappelez-nous l'origine du SPM ?
– La période précédant les règles se caractérise par un phénomène de rétention d'eau, lié au déséquilibre momentané entre œstrogènes et progestérone. Les femmes ressentent un ballonnement de l'abdomen, souvent avec une prise de poids de 1 à 2 kilos ; les seins prennent du volume, l'augmentation pouvant aller jusqu'à une taille de soutien-gorge. On constate aussi des troubles de l'humeur, avec une agressivité marquée. Et les symptômes se majorent avec le temps.
– Comment l'huile d'Onagre intervient-elle sur les troubles ?
– Cette huile est très riche en acides gras essentiels (non synthétisés par l'organisme) : en moyenne 70% d'acide linoléique et 10% d'acide gamma-linolénique. Ces acides gras de la famille des oméga-6 sont des précurseurs des prostaglandines, substances à effets anti-inflammatoires et immuno-modulateurs. Au niveau hormonal, les prostaglandines s'opposent à l'hyper-œstrogénie relative. Or ce déséquilibre est notamment à l'origine du gonflement douloureux des seins.
– Quel est votre conseil habituel ?
– La prise est généralement de 3 capsules par jour pendant les 15 derniers jours du cycle, ce qui est assez contraignant. Je suggère des séquences de deux mois, séparées par un repos d'un mois.
– Il n'existe pas de contre-indications ?
– Non, pas de contre-indications, pas d'effets indésirables non plus. Au contraire, mes patientes constatent un effet bénéfique visible sur leur peau.
– On pourrait donc parler d'un effet désirable de l'huile d'Onagre…
– Oui, toutefois je conseillerais plutôt aux femmes qui veulent combattre le dessèchement cutané de prendre de l'huile de Bourrache ; celle-ci est plus dosée en acide gamma-linolénique, lequel intervient sur l'élasticité de l'épiderme.
– Les femmes semblent s'intéresser de plus en plus à la phytothérapie, qu'en pensez-vous ?
– Il existe une demande d'utilisation de produits naturels, qui tend à se généraliser. J'y suis tout à fait favorable.